Après un été sans été, à attendre vainement la visite de l’anticyclone des Acores, voici quelques mots sur un thème plutôt boiteux…
Pourquoi s’auto évaluer ? Pour identifier ses points faibles, se rassurer sur son savoir technique afin de stopper des angoisses inutiles (cf. chronique n° 5) et surtout pour sa propre sécurité. La FFVL nous fournit des outils. Malheureusement, ceux-ci ont leurs limites. J’essaierai d’être explicite sur le sujet…
Une activité sportive suscite de l’intérêt, du plaisir surtout, lorsque nous progressons, avec à la clef le dépassement de soi. Dans le cas contraire, il s’agit plutôt d’un hobby, d’un passe-temps. A ne pas confondre avec les personnages de Fort Boyard tels que : « passe partout » « passe temps » « le père Fouras », etc. Halte aux délires télévisuels gnangnans du samedi soir et restons sérieux un moment, merci d’avance ?.
Pour s’améliorer, il existe toute une batterie d’outils nous permettant de travailler nos axes de progrès, l’avantage majeur étant de prendre du recul sur notre pratique en toute objectivité, des exemples ci-dessous :
http://parapente.ffvl.fr/le-passeport-vol-libre
Ou :
http://belairparapente.jimdo.com/pr%C3%A9parer-le-brevet/auto-evaluation/
Points forts, points faibles, ces passeports ont le mérite d’exister. Il est, aussi, tout à fait possible de créer son propre support. C’est ce que j’ai mis en pratique, le voici :
DECO |
ATTERO |
METEO |
Dos voile |
Précision |
Analyse micro |
Face voile |
Improvisation |
Analyse macro |
Adaptabilité |
Adaptabilité |
Analyse changements |
Sécurité |
Sécurité |
Sécurité |
En VOL |
||
Gestion du tangage |
Habileté au vol lent |
Sécurité |
Gestion du roulis |
Habileté sur points bas |
Éviter les pièges |
Gestion du lacet |
Gestion du stress |
Optimisation du matos |
Habileté en thermique |
Capa à voler longtemps |
Habileté aux vols accro |
Dérive des thermiques |
Stratégie de vol |
Capacités au débriefing |
Habileté en soaring |
Adaptabilité sur sites |
Evolution météo en vol |
Habileté en transition |
Règles de vols |
Gestion des incidents |
Vols sous le vent |
Gestion des autres |
Descente rapide |
L’évaluation s’effectue à l’échelle désirée, de 1 à 6, de 1 à 10, de 1 à 20, au choix.
Mais celui-ci a ses limites. Chaque individu est singulier. Ce n’est pas parce qu’une méthode convient à une personne qu’il en sera de même pour tous. Il en va de même pour les techniques de descente rapide. Ceci n’est qu’un exemple. Pourquoi n’utiliser que les 360 ? Les 360 aux oreilles fonctionnent aussi très bien. Entendu, c’est moins esthétique que les 360 face planète. Et alors ? Attention aux effets de mode, de groupe surtout, qui brouillent notre propre jugement.
Ensuite, le parapente ne cesse de se diversifier avec presque autant de pratiques différentes que de licenciés : la voltige, le vol-rando, le soaring de bord de mer, la compétition de marche et vol,… La liste s’allonge sans cesse. C’est, d’ailleurs, une immense richesse car nous faisons tous partie de la Fédération Française de Vol Libre. Qui dit activités différentes sous-entend objectifs divergents. Il existe un principe incontournable en pédagogie, qui se retrouve au niveau de l’éducation nationale, du sport, de la musique, de la santé :
Et on tourne en boucle. A chaque évaluation, de nouveaux objectifs sont mis en place, et ainsi de suite. Il me semble donc particulièrement pertinent que chaque pratiquant puisse avoir son propre « carnet ». Un compétiteur n’aura évidement pas les mêmes objectifs qu’un piou-piou débutant crosseur ou qu’un pratiquant du vol-rando et c’est très bien ainsi.
(La photo qui suit n’a rien à voir avec ce billet. Je la trouve juste sublime !)
Merci à Jérôme MAUPOINT pour ce cliché de l’Obiou
Avec son aimable accord pour que cette photo apparaisse au milieu de ces quelques lignes.
Problème, les outils proposés ou inventés se limitent à la stricte évaluation technique. Le parapente ne demande pas que du pilotage. Il réclame aussi de l’engagement, de la tactique et du feeling. Là, ça coince. Comment mesurer ses progrès en termes de sensations, de stratégie ???
Pourquoi est-ce qu’une tactique fonctionne un jour et pas le suivant ? Était-ce réellement la meilleure ? Nous tombons ici dans les domaines de la subjectivité, du toucher, de l’invisible, de la glisse, qui s’appréhendent sans doute avec l’expérience, la confiance. C’est toute la richesse, la magie de notre activité.
Pour conclure ce bref sujet, des réponses pratiques apparaissent. Malheureusement, des éléments non quantifiables sont manquants et je n’ai pas de réponse, dommage… Peut-être qu’il n’est pas non plus nécessaire de trop réfléchir… Parfois il vaut mieux se laisser porter, tout naturellement. Car je suis convaincu qu’en sport, il faut, justement, faire simple.
S.R AOUT 2014